Nous sortirons bientôt du confinement. Mais pas n'importe comment. Un certain nombre de mesures permettront le retour au travail, la reprise des écoles, la
réouverture des magasins. Toutes ces prescriptions, commandements ou recommandations, seront exposés mardi prochain à l'Assemblée Nationale qui sera appelée à les approuver ou non.
C'est ce mot de prescription qui retient aujourd'hui. Comme on le voit, dans le contexte du déconfinement, le mot est synonyme de préceptes, de règles à suivre : ordres formels ou
conseils ? Nous le verrons bien, mais quoi qu'il en soit, il s'agira toujours de prescriptions, c’est-à-dire d'écrits qui disent à l'avance ce qu'il faudra faire. L'origine du mot est le
verbe praescribere, écrire par avance. La racine script- du mot vient du participe passé de ce verbe et on peut la retrouver dans des mots comme script ou scriptural. A ce radical s'ajoute un
préfixe, prae- en latin qui signifie soit avant soit devant. Si l'on retient le premier sens, "avant" il peut être temporel ou locatif.
Fixer avant, c'est ordonner, imposer ce qui devra être.
Dans le vocabulaire juridique, là où le mot s'est d'ailleurs développé en premier, il est possible de fixer à l'avance , d'ordonner à l'avance, de prescrire donc un délai à l'expiration
duquel un bien, un droit pouvait être considéré comme acquis ou bien une dette ou une peine éteinte. Il y a eu à mon avis un glissement de sens. Du délai prescrit on est passé à la chose
prescrite. C'est ce qui s'est passé par exemple avec l'adjectif gourmand dans un plat gourmand. La chose étant prescrite, il y a prescription : vous ne serez pas puni pour ce crime, il
y a prescription.
Confinément vôtre,
Isamatelote
Écrire commentaire